Brouillard de toi

Au firmament bleuté d'un ciel onirique
Je suis monté félin à l'échelle de tes reins
Y puisant sur la soie une voie idyllique
J'y ai trouvé luisante, au fond de son écrin
Une perle de toi, diaphane et pure étoile
Un joyau scintillant dans l'éther cristallin
Pureté de tes courbes, lorsque derrière le voile
Je devine dans l'ombre les galbes blancs de tes seins
La nuit te voile divine, en un prisme changeant
D'or fin et d'opaline, d'écume et bien avant
Que mes mains nues se tendent, aux mirages espérés
Ne reste qu'une froide lune, au regard consterné
Brouillard froid de l'automne, modèle encore ta brume
Change là sous mes yeux en ce visage aimé
Car loin d'y insuffler, le froid de l'amertume
Tu sillonnes en mon coeur, les germes de la beauté
J'effleure du doigt les perles, que le frimas distille
Une bouche semble s'ouvrir, délicieux pistil
Et à travers la toile, tendue d'humidité
Sur tes lèvres spectrales, je dépose un baiser
L'enchantement s'achève, il a empli mon coeur
D'une irréelle fièvre, d'une douce chaleur
Les images s'estompent, le vent se fait plus fort
Bientôt le brouillard tombe, déjà pointe l'aurore