Départ

author:  Tibo
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La corde se décroche du ponton, agile.
Tandis que résonne dans le ventre cet instant,
Posé sur une autre rive, dans l'air du moment,
Une légère odeur de sueur, éclat de rire.


L'œil s'ouvre sur des courants d'engrenages, un flot de vie prometteur : là bas, la terre – noire, et les parfums qui échauffent les yeux, ceux que l'on pose sur de maladroits échafaudages. (Montagnes arides aux sommets pointus, de ces vallées liquides qui vous fascinent, quand la marche progresse et que le navire s'étend, indomptable.)

Dans un dialecte inconnu, des visages se caressent pour raconter leur histoire, tentative dans une tempête amicale de voir en eux ce qu'il y a de plus beau à voir. Si la noyade est plausible, certains se disent que, quitte à devoir mourir d'étouffement, autant couler profondément dans des ambiances brillantes et colorées, une plaine abrupt aux dénivellations courbes. (Ne jamais rester à quai.)


Ainsi, je pars sur la route un soir de mars, le soleil dans le dos, et j'ai beau sentir contre moi ces vociférations suppliantes, qui narguent mes visions et me bâillonnent, je n'y fais pas attention, je les rends muettes, et, d'un air décidé, je suis encore ces traces d'ailleurs que d'autres ont plantées avant dans un sol prometteur.



 
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