Fraternité

author:  Tibo
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Je te vois mon frère, à contre-courant, nageant dans des boues artificielles où d'autres se noient.
Je te vois, toi, dans toutes les formes qui se lient, dans tout ce qui se dessine en mouvement. Je te vois dans ce qui se légitime et dans ce qui s'élimine – je te vois quand on construit à tâtons, quand on révèle avec précaution.
Je te vois, quand, en cet instant, je sens naître en moi la nécessité de dévoiler une puissance inattendue, celle entrevue dans l'attachement de nos entités autonomes – engluées les unes aux autres mais capable de sortir d'elle même (démences créatrices ou destructrices).
Je te vois, toi et ton image.
Je la vois ton image, et elle est belle, et elle est pleine – même si elle ne parvient jamais à la conscience des absurdes auto-centrés.
Je le vois ton corps, s'élancer, libre, muant les solidarités anciennes en déviances salutaires.
Je te vois, toi, te mélanger, te retrouver, je te vois humain – mon frère.
Je te vois humain en moi et je vois mon humanité en toi.
Je te vois, et j'avoue mon frère, qu'en toi se puise ce qu'il y a de plus précieux, ce qui compte en dehors de nous et ce qui donne du sens à une existence.
Je le vois et je ne peux qu'en conclure, dans une approximation idéale, que mon frère est le monde.



 
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