Un chemin, une vie

Il est sur une falaise
Un sentier qui marche, à son aise,
Devant les pieds habillés
D’un homme qui le suit, allant, décidé,
A la rencontre
D’une troupe de vents qui se montre.

Le premier vent lui caresse le visage,
A la manière d’un aveugle sage,
Et lui explique, avec les mains,
Qu’il aimerait poursuivre son chemin.
Ne pouvant facilement le croiser,
L’homme doit s’effacer.

Le second vent veut la même chose.
Avec autorité, il ose
Prendre par les épaules, le promeneur
Et, d’une main de gagneur,
Le tourne sur le côté,
Afin de s’échapper.

Les autres suivent, l’allure rapide.
Le tempérament intrépide.
Ils cognent le passant
Et font pression sur sa face avant.
L’homme est freiné, déstabilisé.
Pour résister, il doit se pencher.

Les vents sont nombreux. Ils ne cèdent pas.
L’homme doit peser sur ses pas
Pour les rendre plus lourds, plus solides,
Forcément moins rapides.
Il est bousculé,
Les vents parviennent à le contourner.

Il lui semble, entendre, en les croisant,
Un rire ou un bruit s’en rapprochant,
Sorte de cri moqueur
De ceux qui se disent vainqueurs.
Mais l’homme qui est la vie n’est pas tombé
Et les vents qui sont obstacles, sont passés.

loic

©loic de trigon